vendredi 14 octobre 2011

Des alliances élégantes au panache de l'union

Après une semaine bien agitée, la Fée Follay a décidé de remettre ses idées en place. J'ai regardé le dernier débat entre FH et MA, avec le plus d'objectivité possible. J'ai attendu (et attends encore) les ralliements. J'ai écouté attentivement les paroles des uns et des autres. Et puis je me suis rappelée 2007.
Quel que soit le candidat choisi ce dimanche, le peuple de gauche, les humanistes, les écologistes, les sociaux libéraux, les sociaux anarchistes, en bref, tous ceux qui veulent un autre modèle que celui du pouvoir de l'argent au détriment de toute valeur humaine, tous ceux là n'auront pas le choix. La priorité est de gagner 2012 contre Sarkozy, c'est à dire contre ceux qui ne changeront rien au monde d'aujourd'hui. Ce sera la première fois en France, qu'il sera possible de réformer les dogmes en profondeur. Notamment parce que le Sénat est à gauche cette fois ci.
Par dogme, j'entends toutes les dérives du système néo libéro-capitalo-conservateur: la concentration des pouvoirs qui entraine la corruption et condamne la véritable démocratie, l’exacerbation des communautarismes comme substitution à l'action sociale, le formatage des esprits via la minimisation de l'éducation, le délitement de l’État en général à l'instar de la loi, l'économie, la souveraineté des peuples, pour ne citer que les principaux.
Je trouve que c'est une opportunité extraordinaire. Je ne parle pas d'espoir, car l'espoir n'est pas un business modèle comme diraient les aficionados de ce système sus-cité. Bien plus que de simplement battre Nicolas Sarkozy, le candidat élu aura donc cette immense responsabilité que de mettre en action les forces vives de cet extraordinaire pays qu'est la France, afin de redonner à la France la place qu'elle a toujours eu dans le monde: inspirer les libertés nouvelles. Il est grand temps d'accoucher des idées des Lumières portées par la Révolution de 1789, de faire enfin vibrer en harmonie ces trois magnifiques mots que sont Liberté, Égalité, Fraternité, de faire du contrat social de Rousseau une réalité (note de la Fée Follay: premier pas nécessaire vers le modèle politique suprême de la social-anarchie). Car si ce n'est pas la France, et aux yeux de l'Histoire, ce n'est pas prétentieux que de l'affirmer, qui pourrait en être l’instigateur?
La responsabilité est donc immense car le droit à l'erreur est interdit. L'erreur serait de ne pas avoir le courage de construire une Europe aux valeurs humanistes fortes, capables de mettre au pas la financiarisation folle. L'erreur encore serait de prôner le réalisme, alors que le postulat à une transformation de modèle est d'être intimement convaincu dans ses entrailles mêmes, qu'aujourd'hui ne sera pas demain. Que celui qui gagne dimanche soit capable d'une totale abnégation de soi. Qu'elle ou il fasse ce cette fonction son sacerdoce.

Alors mes amis, dimanche allez voter, la fleur au fusil. Après les alliances de ces derniers jours, retrouvez vous tous avec joie, célébrez ce premier pas vers les lendemains qui chantent. Combattez les ordres établis et les puissances non naturelles avec force et conviction, pour éviter que ce mouvement des citoyens en marche n'explose telle une bulle financière. Unissez-vous pour demain, gouverner avec panache.
Un autre modèle est possible. Ultime provocation de la Fée Follay, voici de quoi méditer et ouvrir pleinement votre conscience humaine:
"La folie n'était pas un absolu, ils s'étaient tous volontairement embarqués dans un même voyage, et dans un état de conscience qui n'était que "folie" selon les normes courantes" (Tom Wolfe, Acid Test).

lundi 10 octobre 2011

L'impasse française

La fée Follay n’a pas le cœur joyeux. Bien sur elle est déçue. Mais plus que tout, elle est révoltée et en colère de tant d'accumulation d'injustices. Révoltée, soit... Mais en colère?
Oui, car personne ne trouve cela choquant, et ce n’est pas uniquement moi qui l’ecrit, que les idées de SR ont triomphé mais que cette dernière s’est faite salement éjectée au premier tour des primaires ?

Lorsque FH déclare qu’il mesure la déception de SR, mais qu’elle se rassure car ses idées ont gagné, je suis outrée. Pourquoi ne l’a-t-il pas aidée en tant que Premier Secrétaire du PS a faire triompher ces mêmes idées en 2007 ? Où était-il en ce temps là ? Pourquoi ne s’est-il pas à ce moment là, élevé contre les railleries, en particulier de son propre camp, si aujourd’hui il soutient voire même reprend ces idées ? Quel manque de courage, quelle manque d’estime et marque d’irrespect que de se comporter de la sorte. Et encore, je ne m’aventure pas sur le terrain du privé, qui pourrait lui attirer quelques jets de cailloux bien placés de ma part. Quel est le potentiel de leadership de FH ? En a-t-il seulement ? Le consensus comme stratégie pour ne servir que sa personne a une limite : l’attitude condescendante à l’égard des cadavres qu’il a vu s’ammonceler sur son passage, et desquels il a récupèré les restes pour mieux se nourrir. Cela me fait penser aux commandants napoléoniens qui envoyaient sans rechigner les premières lignes jouer du tambour, pour se faire tuer avec brio, et montrer que non, ils n’avaient pas peur de l’ennemi. Je n’ai pas confiance en ce type d’homme apparemment bonhomme, secrètement pas très humain.

Quand MA se pose en rassembleuse de la gauche, après avoir vole le parti à SR, cela me pose un problème d’éthique. Comme le précèdent, elle ne rechigne pas elle non plus à récupérer les idées de SR. Mais là n’est pas le pire. Le pire vient du fait que cette mère éléphante n’aurait pas hésité à se faire empacter par l’ex plus gros pachyderme du PS. Comment expliquer que de nombreux courants sans aucune cohérence les uns avec les autres se rallient autour de MA ? Quelle est sa ligne politique ? A gauche oui, mais quelle gauche ? Avec qui ? Pour qui ? La gauche du care n’est pas la gauche économique de DSK. La gauche d’appareil n’est pas la gauche libertaire de Delanoe. La gauche du compromis n’est pas la gauche velléitaire de Hamon. MA est la farine autour du rouleau à pâtisserie PS : on écrase bien la pâte sans que ça ne colle. Au final, quelle dilution, quelle incohérence dans la vision politique proposée aux français. Instrumentalisée ou chef d’orchestre, MA restera la petite souris déguisée en mère éléphante, dont les marionnettistes ou le public (suivant sous quel angle on se place) ne seront rien d’autre que les militants PS adorateurs des petites cuisines internes. Reste à savoir si la recette de la potion magique à éblouir le peuple de France sera découverte.

Quant aux cas AM et MV, faut-il rappeler que tous deux ont été élevés dans le sérail SR, et c’est en partie grâce a elle qu’ils ont aujourd’hui la résonance escomptée, car SR a permis un dégraissage d’elephants laissant la place aux jeunes les plus fougueux et iconoclastes. Pour moi, le vote Montebourg est une redite des votes psychologiques Bayrou en 2007, et Chevènement en 2002. En effet, les électeurs se pensent toujours plus malins que les tendances. Alors ils votent en masse pour le candidat providentiel, tous fiers d’eux-mêmes d’avoir repris leur liberté dans l’isoloir. Mais la liberté comme pulsion libératrice est stérile, alors que la liberté comme forme d’intelligence est constructrice. Et puis je vais vous faire une confidence. J’ai travaillé directement pour AM pendant la campagne de 2007. Quelques uns de mes mots, présents sur ce blog, se sont retrouvés dans les discours de SR. J’ai investi de mon temps, de mon énergie, et même de ma réputation en m’affichant résolument comme actrice, même minime, de la campagne de SR. Après cela, rien, pas un mot de remerciement, de lui ou de ses équipes. Silence radio. Je n’écris pas cela car je suis amère, je dis cela par soucis de transparence. Je l’ai observé. Et ce qu’il m’a semblé, c’est que cet homme se positionne pour le combat de sa vie : un remix des joutes oratoires des années Science Po contre son ennemi de toujours, Copé. Qu’importe les idées, pourvu qu’on ait la revanche. Et quel meilleur pari que celui de la gauche à gauche contre une droite en délittement.

Pour éviter que ce billet ne se transforme en une déversée de boue en provenance directe du marais poitevin, je voudrais rappeler qu'on ne peut parler de justice sociale et par extension de justice, si l'on ne met pas en accord ses paroles et ses actes, c'est à dire si l'on accepte ou ferme les yeux sur certaines dérives de l'exercice du pouvoir. La France s'enfermera encore plus dans son impasse si elle se refuse à exister en dehors de ses réseaux d'influences, de ses petits calculs conspirateurs, de l'obstruction aux esprits libres. Les espoirs de changement resteront des leurres, dont les plus manipulateurs et habiles, aux lignes éthiques mouvantes, continueront à abreuver le peuple consommateur, lui même s'éloignant de plus en plus du concept de citoyen. Ou comment passer de la démocratie à la dictature de la masse.

Enfin, je rêve d’une élection sans sondage, sans média. D’une véritable élection de terrain a l’issue de laquelle tous les citoyens dignes de ce nom, c'est-à-dire tous les êtres libres, doués d’intelligence et de conscience, votent au suffrage universel ; que l’on découvre pour de bon ce que signifie « la rencontre d’un homme ou d’une femme avec un peuple ». Mais je dois être bien utopiste de rêver à cela, de rêver à une véritable Res Publica qui serait l’affaire de tous, par les citoyens, pour le peuple.

dimanche 9 octobre 2011

Tu votes ou tu sondes?

Les instituts de sondages seraient-ils le passage obligé avant les urnes? J'entends ici et là la même litanie: il faut voter utile à la primaire pour battre Sarkozy. Traduction: comme les sondages ne mettent gagnant que Hollande et Aubry face à Sarkozy, il faut nécessairement faire élire l'un ou l'autre, qu'importe nos idées, fi de nos convictions intimes.
Mon objectif n'est pas de rappeler que les sondages n'ont jamais fait une élection. Non, mon objectif est de réveiller votre conscience citoyenne et votre liberté d'opinion. J'ai écouté les débats, j'ai lu les écrits des différents candidats. Je m'étonne donc que la majorité des personnes autour de moi s'enflamment pour les deux candidats faits reine et roi par les sondages, c'est à dire MA et FH. Je m'en étonne car il me semble que ce sont les deux candidats avec le moins de propositions, et les plus neutres: ni trop à gauche de la gauche, ni trop à droite de la droite, rasage gratis mais on rembourse la dette. Pourquoi les discours les plus consensuels remportent-ils l'adhésion de la masse? A quoi sert la sollicitation des citoyens, voire même la démocratie, si elles sont usées à une seule et même fin: renforcer les compromis mous?
Mais enfin, peuple de gauche, humanistes, esprits vivants, créatifs, libérés, ce n'est pas en cautionnant l'ordre établi que nous allons insuffler le changement! Ayez le courage de vos idées, allez jusqu'au bout du débat politique, fiers et courageux! Faites triompher le débat programmatique au débat d'images. Osez le chamboulement, révoltez vous contre les résultats connus d'avance, prenez en main votre destin. Quoiqu'il en soit, quel que soit le candidat désigné pour ces primaires du PS, nous ne ferons pas l'économie d'un rassemblement. Également, quel que soit le candidat désigné, il sera le meilleur, car porté par une dynamique. Raison de plus pour renverser les tendances que l'on voudrait nous faire avaler avant le vote.
On parle du succès des primaires comme un fait presque déjà établi. Pour ma part, je pense que le succès n'en sera pas un si l'on ne fait pas mentir les sondages. Ne vous faites pas voler vos primaires! Faire gagner les sondages, c'est faire gagner l'uniformisation des esprits.
Le vote n'est pas un examen auquel l'unique bonne réponse serait la réponse des enquêtes d'opinion. Non, le vote est un moyen d'expression et par extension, une possibilité de changement, l'occasion de faire entendre sa voix et de prendre son destin en main.

Alors, en ce dimanche de premier tour des primaires du PS, chers camarades, sympathisants de gauche, adhérents aux valeur de la gauche, humanistes, utopistes, sociaux-anarchistes, levez-vous, soyez dignes du droit de vote, et portez aux urnes la rupture avec l'ordre établi.