samedi 10 décembre 2011

Vivre au dessus de ses moyens VS se donner les moyens de vivre

Dans les maisons nuages du monde des Bisounours, la Fée Follay entend souvent le même refrain en ce moment. Ce refrain consiste à dire que les Européens ayant vécu pendant des années au dessus de leur moyen, il est bien juste de les voir enfin passer à la caisse. Cela m'interpelle. Personnellement, avant d'atterrir dans ce monde merveilleux où le comble du bonheur consiste à tenir une bière dans une main et mettre sur le feu une saucisse de l'autre, ai-je eu le sentiment de vivre au dessus de mes moyens? Autrement dit, avons-nous été été éduqués, soignés, protégés plus que ce que le dur labeur de notre peuple ne me le permettait? J'ai beau y réfléchir, franchement, non, je ne vois pas, je ne vois pas qui dans mon entourage français, profite de l'Etat-Providence en y tirant un bonheur ou une fierté particulière. En revanche, je pourrais nommer un nombre infini de personnes ayant une tête bien faite, en bonne santé pour leur âge, et malgré tout, assez protégés par les menaces extérieures telles que le chômage (quoique cela se fasse bien rare).
Mais alors, ce serait donc cela vivre au dessus de ses moyens? Avoir accès à un certain nombre de services publics maintenant dans la mesure du possible une égalité des chances par une redistribution équitable de la richesse, assurant une protection social contre les risques de la vie, garantissant à chaque citoyen de quelque milieu social qu'il soit éducation, santé, justice, voire emploi? Ne serait-ce pas simplement se donner les moyens de vivre?
Mettre des idées pareilles dans la tête des Bisounours, c'est mettre en œuvre un nivellement par le bas généralisé. Détruire les derniers Etats-Providence, pour instituer globalement l'Etat-Police, c'est le retour de l'état de nature au détriment du contrat social.
Je ne dis pas que rien ne doit être changé. Au contraire, l'Etat-Providence doit être modernisé: redistribution des richesses par une réforme en profondeur de l'impôt (voir mon post "Les cigales, les fourmis et l'impôt négatif"),  retour aux fondamentaux de l'activité bancaire (voir mon post "La prise d'otage permanente"), renforcement de l'éducation pluridisciplinaire (voir mon post "L'école des hommes"), innovation permanente par la stimulation des esprits et compétitivité par la recherche de la qualité et non par la course au profit (voir mon post "Travailler mieux pour gagner encore"), Gouvernance fédérale mondiale et renforcement de l’État dans les domaines économiques de concert avec une redéfinition mondiale de l'éthique et du travail (voir mon post... bientôt disponible!).
Outre mon invitation pas très subtile à (re)lire mes anciens billets, je vous invite à vous poser la question suivante: vivez-vous au dessus de vos moyens ou vous donnez-vous simplement les moyens de vivre? Ne doutant pas de votre réponse, je vous propose alors d'entrer dans la révolution des esprits: Insurgez-vous contre les règles établies et les lavages de cerveaux des agences de notations et autres partis neo-capitalo-con/servateurs.
Donnez-vous les moyens de vivre, car vivre, c'est garder intacte sa capacité à se révolter.