lundi 22 août 2011

Les cigales, les fourmis et l'impôt négatif

Vous êtes encore en vacances, en Amérique Latine, en Corse, ou bien encore dans la maison de Bretagne (oui, oui, que des destinations de BoBo, pour vous mes lecteurs de gauche). Vous êtes bronzés, rafraichis, heureux d'avoir survécu à une nouvelle année de Sarkozisme, soulagé d'avoir sauvé votre assurance-vie jusqu'à la prochaine crise, rassuré pour DSK, plein d'espérance pour Martine, François ou Ségolène (rayez la mention inutile). Mais voilà que dans cette plénitude mi inconsciente mi insouciante, vous avez oublié qu'en rentrant à Paris, déjà énervé et déprimé, la première lettre que vous trouverez au milieu de pubs "discount rentrée" Monop, sera celle du Trésor Public.
Heureusement, pendant que vous roupilliez, le doux son des cigales masquant celui du monde qui s'écroule, la bienveillante petite fourmi Fée Follay elle, pensait...


Au gré de mes pensées, j'ai fait une drôle de trouvaille. Cela s'appelle l'impôt négatif. Le principe est le suivant: tous les citoyens reçoivent le même montant d'allocation de la part du gouvernement, et tous sont assujettis au même pourcentage de taxation sur leur revenu de travail.

Prenons un exemple. Soit un pourcentage de 10% et une prime de 1000 euros.
Si je gagne 1.000 euros en revenu imposable, je paie 100 euros d’impôts, et l’État me verse 1.000 euros. Mon gain net est de 1.900 euros, celui de l’État moins 900.
Si je gagne 10.000 euros en revenu imposable, je paie 1.000 euros d’impôts, et l’état me verse 1.000 euros. Mon gain net est de 10.000 euro, celui de l’État 0.
Si je gagne 100.000 euros en revenu imposable, je paie 10.000 euros d’impôts, et l’État me verse 1.000 euros. Mon gain net est de 91.000 euros, celui de l’État 9.000.

Bien entendu, ce n'est qu'un exemple et il reste a fixer le pourcentage et la prime à un niveau national, adapté à nos besoins. Car présenté de cette manière, cela semble très simpliste.

Ceci dit, il me semble que les avantages sont multiples : effet de lissage de la progressivité de la taxe sur la valeur travail, disparition des effets de seuil, sentiment d’égalité face a l’impôt sur les revenus, flexibilité positive sur les salaires de par l'absence d'un salaire minimum, relance du pouvoir d'achat pour les ménages les plus pauvres, absence d’étouffement par l’impôt pour les ménages les plus fortunés...



Alors mes petites cigales? Ça vous plait comme idée? Réfléchissez-y au moins dans le train du retour. Ça vous évitera peut-être de moins pester telle une fourmi pas prêteuse au moment d'ouvrir la boîte aux lettres.

dimanche 7 août 2011

HA HA HA - it's just another brick in the wall.

Enfin, les zorros de la finance ont remis de l'ordre: pour la première fois de leur existence, ils n'ont pas signé d'un AAA à la pointe de l'épée. Le premier de la classe n'est plus, les maîtres ont tranché malgré les contestations de ces derniers.
La contestation en question est une petite erreur de calcul dans le corrigé, une petite erreur de quelques trillions. De toute façon, erreur ou pas erreur, depuis le temps que les maîtres financiers bourrent le crâne de l'opinion publique mondiale avec les problèmes de dette des élèves états, il fallait faire un exemple.
Car il faut bien le dire, en particulier suite à la crise de 2008, on a frôlé la catastrophe: faillite des maîtres, contraints de solliciter la clémence boursière des élèves pour assurer l'avenir de la plus grande institution du savoir humain, l'Argent.
Vous imaginez les conséquences? Les états auraient remis un peu d'ordre à coups de régulations et lois, ils se seraient organisés en instances de gouvernance globale, c'eût été le retour de l'usage efficace de la fonction politique, la démocratie aurait pris tout son sens, et on aurait peut-être même abouti à un renversement des valeurs, à savoir l'Humain au centre, avec l'économie comme moyen d'émancipation. Le monde se serait transformé en clip des Pink Floyd, le peuple chantant we don't need no éducation. En d'autres termes, le chaos!

Avec cette mauvaise note, tout rentre dans l'ordre, en nous faisant bien comprendre qui dirige l'école du monde. C'est comme un avertissement, pour dire que dans le grand cycle de la matière capitalisme, tout doit continuer tel qu'il est aujourd'hui . Aux crises succèdent les bulles, qui créent des crises. Les crises éprouvent la clémence des états, affaiblissent la démocratie, pressurisent les salariés. Les bulles restent le filet de sécurité des financiers, garantes de la diabolique créativité destructrice de l'économie réelle, pour un accroissement du profit irréel.

N'y aurait-il que la cynique Fée Follay pour en rire? Encore une nouvelle preuve de l'immaturité de son utopisme irréaliste?